Quand la sainteté rime avec jeunesse et modernité ! 

Dans quelques jours, le Vatican s’apprête à canoniser deux figures exceptionnelles, toutes deux très jeunes au moment de leur mort. Carlo Acutis avait seulement 15 ans, Pier Giorgio Frassati 24 ans. Dans l’imaginaire collectif, il est rare de penser qu’un adolescent ou un jeune adulte puisse devenir saint. Et pourtant, ces deux parcours montrent que la sainteté peut prendre des formes très différentes, et commencer dès le plus jeune âge.

Deux vies, deux chemins vers la sainteté

Carlo Acutis (1991-2006), est surnommé le « geek de Jésus ». Passionné d’informatique, il utilisait Internet comme un outil de foi : à 15 ans, il a créé un site recensant les miracles eucharistiques dans le monde, partageant sa passion et sa foi avec un public contemporain. Sa canonisation fait de lui le premier saint millennial.

Mort d’une leucémie foudroyante, Carlo est canonisé grâce à deux miracles, survenues après des prières adressées à lui.

Le premier miracle concerne un enfant brésilien, Mattheus, né avec une malformation pancréatique rare. Après une prière collective et un contact avec une relique de Carlo, il a cessé de vomir et a pu reprendre une alimentation normale.

Le second miracle concerne une jeune femme costaricienne, Valeria, victime d’un grave accident de vélo ayant entraîné une hémorragie cérébrale. Sa mère, Lilliana, a prié devant le tombeau de Carlo à Assise, laissant une lettre de demande d’intercession. Le jour même, l’état de Valeria s’est amélioré de manière inexpliquée, et les examens ont montré la disparition de l’hémorragie. 

Pier Giorgio Frassati (1901-1925), était un étudiant et alpiniste passionné, surnommé « l’homme des Béatitudes ». Très engagé auprès des pauvres de Turin, il vivait sa foi de manière concrète : il aidait, donnait son argent de poche, et trouvait dans l’alpinisme un espace de liberté et de réflexion spirituelle. Mort à 24 ans d’une poliomyélite, il est canonisé à titre exceptionnel, car sa vie exemplaire suffit à témoigner d’une sainteté hors du commun.

Sa canonisation n’a pas été initiée par sa famille. C’est sa vie exceptionnelle, reconnue par ceux qui l’ont connu, qui a attiré l’attention de l’Église.

Après sa mort, témoins et proches ont raconté son engagement auprès des pauvres et son implication dans sa paroisse, ouvrant ainsi sa cause de canonisation.

Canonisation : pas seulement une question de miracles

Beaucoup imaginent que devenir saint nécessite obligatoirement deux miracles. En réalité, il existe plusieurs voies :

  1. La voie « classique » : deux miracles 
  2. La voie du martyr: ici la personne est reconnue sainte parce qu’elle est morte pour sa foi chrétienne.
  3. La voie « exceptionnelle » : certaines vies sont reconnues comme saintes en raison de l’intensité de leur engagement, du don total, même sans miracle.

Exemples parlants : Les parents de sainte Thérèse de Lisieux, Louis et Zélie Martin, canonisés ensemble en 2015 pour la sainteté de leur vie familiale, sans qu’aucun miracle leur soit attribué.

Au Vatican, c’est le Dicastère pour les Causes des Saints qui examine chaque dossier. Un dicastère, dans le langage du Vatican, correspond à un ministère. Il enquête minutieusement sur la vie, les écrits, les témoignages et les éventuels miracles. Son travail prépare le dossier final qui sera soumis au pape, seul habilité à prononcer la canonisation.